Quatrains Romantiques

Re-bonjour à tous!

J'ai cru remarquer, en quelques heures passées sur ce forum, que les membres ont des tendances très artistiques. Après tout, une communautée centrée autour d'une artiste n'a d'autre choix que de s'intéresser à l'art!

Je suis moi-même piêtre dessinatrice et je préfère l'artisanat. Mais j'écris aussi de la poésie, ou plutôt, j'essaie d'immiter les grands poètes du 19e siècle. J'admire Hugo, Baudelaire, Verlaine et Rimbaud.

J'écris depuis peu, mais j'ai gagné quelques prix avec mes textes, dont une bourse pour un baccalauréat gratuit en lettres. Cela m'a beaucoup encouragé à continuer d'écrire. Je transcrirai donc dans ce post quelques un de mes poèmes favorits.

Sentez-vous libre de me critiquer et de commenter!

Ce poème est écrit dans le style du mouvement romantique, et il s'agit de trois quatrains en alexandrins. Oui, j'ai le coeur profondément brisé en ce moment.
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Quatrains à l'homme que j'aime

C'était un soir de mai, sur un sentier perdu.
Je marchais en silence et me mêlais aux ombres
Que traçaient sur le sol les longs bras invaincus
Des chênes centenaires, piliers tristes et sombres.

Je ne vis pas le ciel dont les cristaux luisaient;
Le vent froid et fuyant mordait ma peau fanée.
Ma douleur désirait ton regard, je pleurais
Et mes larmes mourraient sur mes lèvres glacées.

J'ai supplié le Temps de sceller en ma chair
Cet amour disparu qui blesse ma mémoire.
Chacun de mes sanglots est versé à ta gloire
Car ton coeur est le seul dont le mien ait souffert.

Ce poème est un rondeau médiéval. Cependant, j'ai choisi d'écarter le thème de l'amour courtois, et plutôt de parler d'adultère ou d'amour interdit. Le thème de mon poème contredit donc sa forme antique.
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Rondeau de l’adultère

Vos lèvres supplicient ma peau
De leurs caresses indécentes
Et cette passion violente
Réduit ma vertu en morceaux.

Soupirs, étreintes haletantes,
Dentelles blanches en lambeaux.
Vos lèvres supplicient ma peau
De leurs caresses indécentes!

Je vous enlèverai l’anneau
Dont l’éclat si impur me hante;
Je ne puis être qu’une amante!
Votre baiser est mon tombeau,
Vos lèvres supplicient ma peau!

Ce poème est "très vieux", je l'ai écrit à 16 ans je crois. Mon style a changé depuis, mais cela reste mon premier poème quasi-érotique.
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À la passion

Je t’écris la passion dont mon cœur s’est épris
Comme on met sur papier les plus brûlants désirs ;
Les parfums, les couleurs, tous mes sens s’y oublient
Lorsque ma mémoire effleure ton souvenir.
Pardonne-moi ces mots qui tremblent sous ma plume,
Aie pitié de mes nuits qui envient tant les tiennes!
Livré à ton regard mon reflet se consume,
Rendant grâce aux courbes que mes dentelles étreignent.
Et ma peau s’abandonne au supplice de tes lèvres,
La caresse de baisers aux murmures hésitants
Qui s’étendent sur mon corps comme un excès de fièvre,
Sensation exquise de plaisirs enivrants!
Que le son de ta voix emporte mes silences,
Qu’il m’arrache mes pensées les plus ravissantes!
Je t’appartiens, entière, dans toute mon innocence,
Enchaînée à ton charme, séduite et frissonnante.

Deux poèmes plus courts et sans forme particulière.
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Étrenne d’un rêve assassin

Dorée par le jour qui se meurt déjà
La mer se jette sur la rive, l’efface,
Emporte au loin le doux son de ta voix
Puis se retire sans laisser de trace
Et m’abandonne dans ma solitude
Seule, les pieds dans le sable brûlant
Les flots noyant mes fantasmes absurdes
Plus cruels que la morsure du Temps.

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Garder le silence

Des murmures, des rires, des cris. Le silence.
Les murs les retiennent pour que le vide résonne.
Le temps s’éternise pour troubler les consciences
Alourdies de moments dont le souvenir frissonne.

Une ombre est assise devant la symphonie
Enveloppée du linceul d’un passé en morceaux.
Pareille à un miroir où les saisons s’oublient,
L’été et l’hiver se reflètent sur sa peau.

Ses lèvres sont scellées par un secret fragile
Qu’elle garde sur son sourire comme un trésor maudit ;
Une douleur précieuse dont son corps s’est épris,
Une prière profane dans un coffret d’argile.

J'aime beaucoup la façon dont c'est écrit, le rythme, même si les sujets sont loin d'êtres mes favoris (ormis pour le dernier).
Ce qui est intéressant aussi c'est de voir l'évolution entre ton premier texte et les autres. Bravo en tout cas, et continue !

Merci beaucoup! Je travaille énormément sur le rythme. Maintenant, je ne peux plus écrire de la poésie sans compter mes pieds, et sans placer ma césure au milieu de mes alexandrins.

Je crois que le thème de l'amour et de l'érotisme est ce qui marque le plus mes écrits, que ce soit de la poésie ou non. C'est un thème commun, en effet. Mais le silence et la tourmente sont aussi des sujets qui me préoccupent.

Bravo! J'admire tous ceux qui passent autant de temps sur la forme, le ryhtme, les rimes et les syllabes! Moi je suis une feignasse qui ne rime pas toujours^^
J'aime bien la façon dont tu traites ces thèmes aussi.

J'aime, j'admire et j'adore.

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